Le prix Monthyon




Eugène Turpin photographié ici dans son pavillon de Pontoise montre un cadre fixé au mur. L'occasion pour lui d'expliquer les aléas de sa carrière d'inventeur balançant entre les récompenses et les humiliations. 

Lui qui a vécu des procès pour faire reconnaître ses droits ou son honneur, et même un emprisonnement d'un an à Etampes, avant d'être gracié et réhabilité pour une condamnation injustifiée. 

Heureusement quelques médailles, et récompenses ont aussi jalonnées sa carrière d'inventeur. La plus belle fut certainement pour lui la Légion d'Honneur, qu'il obtint en 1886, la seule mention de cette décoration avec celle d'inventeur de la mélinite figure d'ailleurs sur sa pierre tombale.

Mais il accordait une importance très particulière à la toute première, le prix Monthyon.

Une preuve de la qualité des travaux qu'il poursuit en autodidacte, c'est justement l'obtention de ce prix Monthyon, dans la série scientifique, en 1877. 

Jean-Baptiste de Montyon avait fondé trois prix, tous trois appelés prix Montyon. Les deux premiers sont décernés par l'Académie française : le premier sous la dénomination de prix de vertu, était remis à des personnes méritantes, le second, prix pour l'ouvrage littéraire le plus utile aux mœurs, fut remis pour la première fois en 1782. Le troisième est un prix scientifique remis par l'Académie des sciences.

A noter de nombreux médecins dans la liste des lauréats, comme Louis Landouzy et Jules Déjerine (1886), Charles Nicolle (1909) et même plus près de nous Jacques Monod (1955).

Sur une lettre qu'Eugène Turpin envoie, le 31 mai 1919, des Sables d'Olonne, lors d'un séjour en Vendée, figure dans le bandeau de gauche l'énumération de ses titres, découvertes, médailles, récompenses et reconnaissances.


Inventeur de la mélinite, des panclastites et autres explosifs, il a aussi mis au point un canon de campagne à recul sur l'affût, dit à tir rapide. Des engins de guerres divers figurent dans l'énumération des ses inventions, comme de torpilles de sureté et fusées gyroscopiques, avec les poudres sans fumée pyroxylées ou non pyroxylées.


Parmi ses récompenses scientifiques et industrielles, on note en 1886, la Croix de la Légion d'Honneur, qu'il cite en premier, pour importants travaux sur les explosifs, décernée par le Ministère de la Guerre. 

En 1883, il a obtenu une médaille d'argent à l'Exposition d'Amsterdam pour les explosifs et de 1877 à 1880 des médailles d'or et de platine par la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, pour Caoutchouc et Couleurs sans poison. 

Des approbations par l'Académie de médecine de Paris, du Comité d'Hygiène de France et un prix de 1 000 francs de l'Académie des Sciences décernée par l'Institut de France.


Une médaille de bronze à l'Exposition Universelle de Paris, une médaille d'or de l'Académie Nationale et entre 1866 - 1870 des premiers prix et deux médailles en chimie organique et physique.


Eugène Turpin est également un inventeur du système d'attaque et de défense contre les sous-marins, en 1900, 1904, 1915 et 1917, ainsi que de projectiles à queue triangulaire et de torpille aérienne.