L’explosion de la poudrerie de Moulins, le 2 février 1918.
Paradoxalement on retrouve le nom de Moulins comme le quartier de Lille où eut lieu l'explosion du bastion des 18 ponts. Mais c'est ici dans l'Allier.
Extrait du livre de Lucien Barou, Mémoires de la Grande Guerre, tome n°5
Le 2 février 1918, en fin de journée, une cascade
d’explosions en chaîne ravagea la poudrerie de Moulins, dans l’Allier,
explosions entendues à plusieurs dizaines de kilomètres, et qui causa, outre
des dommages considérables, plusieurs dizaines de morts. Un de nos témoins,
Claude-Marie Ginet (cl. 18), vigneron à Saint-Nizier-sous-Charlieu, soldat au
36e Régiment d’Artillerie de Campagne de Moulins, venait juste de rentrer au
dépôt de Moulins après deux mois passés à préparer un camp militaire pour
recevoir les contingents américains à Souge, près de Bordeaux :
T- « On est arrivés en gare de Moulins : ça craquait de
tous les côtés ! L’atelier de chargement était en train de sauter !
L’atelier de chargement, c’était très important : y avait près de deux
millions d’obus qui étaient prêts à partir pour la Roumanie. Il a tout
sauté ! Y avait deux mètres de déblais !
E- Donc il y a eu explosion de la poudrière ?
T- Y a la première poudrière, la poudrière à fulminate
qui a sauté, une gerbe de feu d’au moins huit cents ou mille mètres de haut.
Y en avait cinq cents kilos ! Tout de suite, ils nous disent : « Il faut
descendre dans la cour : tout va être rasé à vingt kilomètres ! ... A
quinze kilomètres... Y avait deux cents wagons de mélinite au moins ! Qui
étaient dans les réserves. Alors, on écoutait craquer ça de la caserne, qui
était à deux-trois kilomètres. Et les vitres que* descendaient, les tuiles
que* descendaient, tout le bazar ! Y a des gens qu’ont parti, que* se sont
sauvés à vingt kilomètres ! Trente kilomètres ! Ils ont marché jusqu’au
jour ! »
Deux précisions techniques : le fulminate est un sel de
l’acide fulminique, utilisé pour provoquer la détonation des amorces d’obus.
La mélinite est un explosif d’une très grande puissance, à base d’acide
picrique.
E- « C’était le 2 février 18 ?
T- Le 2 février 18. Alors, nous, on nous a mis pour
ramasser les débris, pour ramasser les morts. On a commencé par ramasser les
morts : y en avait vingt-huit ! Des gens qui travaillaient à l’atelier de
chargement. Vingt-huit morts ! On les a enterrés le même jour, avec une
cérémonie. Et quatre cents blessés environ. Et puis il s’en est retrouvé
après encore un peu : y a eu autour de soixante morts, d’après ce que j’ai
su. Et après, on a ramassé tous les obus pas éclatés, qu’on a fait sauter !
Tout ce qui a pas éclaté !
E- C’était pas récupérable ?
T- Ah ben non ! Y avait tout sauté en l’air ! Ça rigolait
pas ! Et le chef de gare de Moulins avait sauvé trente- huit wagons d’obus de
155. On a rangé tout le bazar... »
Claude-Marie, avec l’indication des « deux cents wagons de
mélinite » mis en voies de garage en attendant d’être envoyés dans un
arsenal (celui de Roanne, le plus proche ? Ou celui de Châtellerault ?) pour
l’usinage d’obus, et avec la dernière précision, des trente-huit wagons
d’obus de 155 déjà usinés (donc de 15,5 cm de diamètre, de 1 m de haut avec
la douille - 57 cm nus - , remplis d’une masse de poudre considérable et
projetant des éclats meurtriers, obus de l’artillerie lourde, tirés par le
canon de 155) mis à l’écart en hâte par le chef de gare alors que, chargés
d’obus, ils étaient prêts à partir pour le front, suggère que la catastrophe
aurait pu être encore infiniment plus meurtrière , et dévaster une bonne
partie de la ville de Moulins.
On verra que sa première comptabilité de
victimes ramassées sur le terrain (28) est sensiblement exacte, la seconde (32
de plus pour arriver à « une soixantaine ») ne l’est pas, même si des
blessés du premiers jours ont pu succomber à leurs blessures, et le décompte
de « quatre cents blessés environ » est bien exagéré par rapport à la
réalité donnée plus bas, décrite plus sereinement car de loin (à Toulouse)
, et trois jours après la catastrophe, par « L’Express du Midi » de la région
toulousaine.. Mais on se trouve devant un phénomène très humain :
l’amplification sous le coup de l’émotion, et évidemment, de l’effet de l’éloignement
dans le temps qui altère la mémoire précise des nombres (le témoin a 89 ans et
demi le jour où il témoigne, le 19 décembre 1987) et a tendance à les
grossir sous l’effet à long terme de l’émotion qui, elle, perdure.
Cette explosion a inspiré à un certain Claude Renaud un
livre de 162 pages, paru en 1920, imprimé par Crépin-Leblond, intitulé « La
catastrophe de Moulins – 2-3 février 1918 ». Difficilement consultable, B. Majour, un lecteur de ce blog nous a indiqué deux pistes que voici :
www.bibliotheques-clermontcommunaute.net
et
http://www.catholique-moulins.cef.fr/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=12148
www.bibliotheques-clermontcommunaute.net
et
http://www.catholique-moulins.cef.fr/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=12148
Dans un ouvrage à portée plus générale, qui est en fait
un journal intime, titré lors de sa parution récente « Chronique de Moulins
pendant la Grande Guerre », du Moulinois Jean Sèque, propriétaire terrien à
Coulandon, résumé dans les archives (à la date du 8 juillet 2011) du
journal auvergnat La Montagne dans un article intitulé « La Grande Guerre vue
de l’Allier par un Moulinois ordinaire »,on trouve trois courts paragraphes du
résumé consacrés à cette nouvelle pour le moins explosive :
« Et il y a le labeur. Une grande usine de munitions est
bâtie dans les quartiers sud, à La Motte. Une ligne de tramway y conduit les
ouvrières, qui en ressortent avec la peau et les cheveux jaune* et vert* à
cause des produits chimiques.
La rencontre avec Kabyles et Sénégalais – Ces ateliers
emploient aussi des militaires et des civils de passage. Des Sénégalais et
des Kabyles par centaines, parfois par milliers. Les jours de congé, ils se
promènent en ville. « Les gens les observent, ils font connaissance avec des
cultures lointaines et inconnues. » Dans son journal, Jean Sèque milite pour
que soient respectées les coutumes funéraires de ces combattants pour la
France.
Cette usine explose en février 1918, probablement par
accident. Jean Sèque est témoin d’«une nuit terrible » où les déflagrations
se succèdent. Il y a vingt à trente morts. Les vitrines, les vitraux, sont
détruits en centre-ville, des pièces entières dans les maisons. »
Quand on connaît la beauté de la cathédrale de Moulins,
notamment de ses vitraux, on ne peut qu’être affligé par ce « dégât
collatéral », comme il est de coutume de nommer ainsi (depuis la première
Guerre du Golfe de 1991, contre l’Irak du dictateur Saddam Hussein, envahisseur
brutal du Koweit) les « bavures » et autres destructions consécutives à un
tir militaire qui déborde quelque peu de sa cible initiale, euphémisme
provenant de la terminologie militaire américaine, et concernant surtout les
bombardements aériens.
On peut chercher, mais en vain, la trace de cet événement
considérable dans la célèbre revue « L’Illustration » , censée tout dire
des évènements de guerre, et abondamment illustrée. J’ai dépouillé tous
les numéros de cet hebdomadaire du 2 février 1918 – où, naturellement,
l’explosion de la poudrerie ne pouvait pas figurer, puisqu’un hebdomadaire ne
s’imprime pas à la dernière minute - au... 4 mai 1918, soit trois mois
complets : pas la moindre allusion à la catastrophe de Moulins ! Alors qu’en
dehors des nouvelles du front français et des autres fronts, des rubriques
extérieures s’allongent, de numéro en numéro, par exemple dix très longues
études savantes – près de deux pages grand format, écrites en police de
caractère minuscule !- sur les nouvelles formes d’alimentation, dont « Les
légumes et fruits desséchées » - N° du 16 mars 1918, pp. 262-263,
présentées par le docte L. Baudry de Saunier ! Le bourrage de crâne par
omission (comme le péché par omission dans la confession !) a encore cours,
en ce début d’année 1918, dans la plus prestigieuse et bourgeoise (par son
prix et son esprit !) revue d’information française, en dehors de
l’intellectuelle « Revue des Deux Mondes ». Il s’agit de ne pas décourager les
civils (surtout les Parisiens, qui commencent, dès mars 1918, à subir le
pilonnage meurtrier de la Grosse Bertha, canon géant au fût de 37 m, si lourd
qu’il doit être haubané, camouflé à 130 km au nord-est, dans la forêt de
Saint-Gobain, en dessous de Laon) civils toujours prompts à la démoralisation
– ce qui est bien compréhensible aussi, au bout de quatre années de guerre -
comme le rappelle ce dessin fameux, et ironique, montrant deux Poilus au front
dialoguant sur le moral de l’arrière : «- Et les civils ? - « Pourvu qu’ils
tiennent ! »...
Mais ce qu’une revue prestigieuse comme L’Illustration,
toute entière consacrée, depuis le début, au thème de la guerre (plus de
nombreuse « réclames » en début et surtout en fin de chaque numéro !) ne dit
pas, les journaux locaux doivent le dire. Toutefois tous n’ont pas archivés
leurs fonds de manière accessible par Internet.
Cependant, en tapant «
explosion poudrerie Moulins Allier 2 février 1918 » sur l’inévitable et
indispensable serveur Google, j’ai trouvé le fac-similé d’un journal
toulousain, « L’Express du Midi », sans doute hebdomadaire, s’affichant sous le
titre comme « Organe de défense sociale et religieuse », qui, à la date du 5
février 1918, contient l’articulet suivant :
« La catastrophe de Moulins
Moulins, 5 février
On annonce que le nombre de victimes de l’explosion d’un
atelier de chargement d’obus, à Moulins, s’élève à 23 morts et 60 blessés.
M. le général Danton, commandant la 13 ème région, et le médecin principal
Ferry, directeur du service de santé de la 13 ème région, étaient
aujourd’hui à Moulins où ils ont procédé à diverses constatations au sujet de l’accident de l’atelier
de chargement d’obus.
M. Loucheur, ministre de l’Armement, a délégué M. le
général Payeur, pour procéder à une enquête sur les causes de l’incendie.
M. Le général Payeur, qui vient d’arriver à Moulins, est accompagné de MM.
Albert Peyronnet, sénateur de l’Allier, Defos, député de Moulins, et Marcel
Regnier, président du Conseil Général de l’Allier. »
On voit qu’à cette époque, sans doute plus qu’aujourd’hui,
le travail d’un échotier local consistait essentiellement à énumérer les
noms des personnalités politiques et militaires. Si on les enlève de cet
article, non signé, il le reste pratiquement rien comme contenu informatif sur
l’événement, pourtant considérable ! Hormis le nombre de morts et de
blessés (23 et 60), celui des blessés étant notoirement sous-évalué, et
aussi celui des morts, dans une moindre proportion, puisque Jean Sèque le
Montluçonnais de Coulançon indique « de vingt à trente morts », ce qui
plaide pour une moyenne de 25, au moins... La visite des « huiles » militaires,
comme le disaient les Poilus dans leur argot, n’est pas de pure forme. Si un
haut gradé est jugé responsable de l’accident, il peut être blâmé,
rétrogradé, voire limogé dans un cas extrême. En témoigne un cas
similaire, ayant fait aussi une trentaine de morts, survenu peu après, le 15
mars 1918, celui du dépôt de grenades de La Courneuve, près de Paris. Le «
Guide des Sources conservées par le Service Historique de la Défense
relatives à la Première Guerre Mondiale » » édité par le SHAT de Vincennes
en novembre 2008, précise, dans la biographie du Général de brigade Emile
Tonneaux (1864-1932) - dont le fonds documentaire privé a été déposé à
Vincennes - quelle fut sa sanction, relativement mineure cependant : «
L’explosion du dépôt de grenades de La Courneuve, dont la responsabilité lui
est partiellement imputée, lui vaut d’être mis en disponibilité du 1er avril
au 19 novembre 1918 ».(p.205)
Le texte suivant, retrouvé par miracle, émane du numéro
d’avril 1918, de la revue « Tecnica », épaisse revue de l’Ecole Centrale de
Lyon (et de l’Association des Centraliens de Lyon), école moins prestigieuse
que sa grande sœur parisienne, mais très cotée tout de même parmi les
grandes écoles d’ingénieurs, à l’époque et maintenant. On lit aux pages 17
et 18 de ce n° 136 de la revue (d’une bonne tenue : je l’ai lue en entier !)
dont on ne sait si elle est semestrielle ou trimestrielle, l’article suivant,
qui nous fait vivre très précisément, de l’intérieur, la catastrophe de
Moulins dans sa phase initiale et centrale, jusqu’à l’apogée de l’horreur :
« Blessé en service commandé »
« Nous avons appris par notre camarade J. Bouillon (1907)
l’accident dont a été victime J.Parise
(1907) lors de la terrible explosion du 2 février à
l’Arsenal de Moulins. Mobilisé au Service de la Centrale Electrique de
l’Arsenal, Parise était à son poste à 21 heures, au moment des premières
explosions qui eurent lieu à 40 mètres environ de lui ; par téléphone, il
donnait l’alarme à l’électricien du poste de transformateur situé à l’autre
extrémité de l’atelier. Pendant l’évacuation rapide des bâtiments, il
assurait avec le mécanicien la marche et le réglage des machines jusqu’à
l’impossible, il avait la satisfaction d’assurer pendant une demi- heure le
service des eaux malgré les débris de toutes sortes qui faisaient se gripper les
machines et les pompes. Les explosions se suivaient de plus en plus pressantes.
A un moment, une violente explosion projette des obus de 37 qui, entrant par
les ouvertures produites, pénètrent dans la salle des machines. L’obscurité
se fait immédiatement complète. Parise et le mécanicien étaient blessés
tous deux, heureusement une personne valide put les aider à sortir et à les
éloigner un peu ; il était temps, car une formidable explosion anéantissait
la totalité du bâtiment de la Centrale et brisait les machines. Le danger
était toujours très grand au milieu des éclats de milliers d’obus qui
explosaient. Notre camarade affaibli par ses blessures, gêné par une entorse,
arrivait très douloureusement au bout de quatre heures à se réfugier dans
une ferme située à 1 200 mètres et dont la toiture était arrachée. C’est
dans un bâtiment en ruines que l’ambulance vint le relever le lendemain.
Hâtons-nous de dire pour tranquilliser ses nombreux amis que les blessures de
Parise ne compromettent aucun organe essentiel, et nous avons de bonnes
nouvelles de sa santé. Il est en traitement à l’Hôpital n° 31 (salle 3),
Moulins, (Allier). »
Manifestement, le rédacteur, qui écrit pourtant bien, ne
maîtrise pas totalement l’usage du passé simple, qu’il emploie deux rares
fois (« put les aider », « vint le relever ») , alors que la plupart des verbes
qu’il emploie à l’imparfait mériteraient de l’être au passé simple, temps
du passé révolu, de la narration d’action brèves, uniques, ponctuelles. Mais
son témoignage reste de qualité pour éclairer le processus d’explosion en
chaîne dans cet arsenal bourré de poudre explosive et d’obus déjà prêts,
chaîne qui aurait pu aller beaucoup plus loin, si, comme l’indique notre
témoin Claude-Marie Ginet, les 38 wagons chargés de gros obus de calibre
1552, en partance pour le front, n’avaient pas pu être mis sur une voie de
garage éloigné
2 C’est l’obus le plus couramment employé par l’artillerie
lourde, qui possède plusieurs variantes (à charge de mélinite, à shrapnells
= billes de plomb ou fragments d’acier aux bords déchiquetés, pour infliger
de plus graves blessures, les deux matériaux pouvant dépasser une centaine de
pièces, à gaz...). Globalement, sauf pour les obus à gaz, beaucoup plus
légers, il mesure, sans compter la douille de cuivre, 57 cm de haut et pèse
43,75 kg, et peut être tiré jusqu’à 4,5 km. Si l’on estime que chaque wagon
renforcé pouvait en porter plusieurs centaines (disons 500, de manière quelque
peu aléatoire), cela ferait 19 000 obus ! Et environ 10 000 si chaque wagon ne
pouvait en contenir et supporter que 263...). Beau feu d’artifice potentiel !
Et combien meurtrier !

par un chef de gare qui a su garder son sang-froid, et si
les deux cents wagons de mélinite garés dans d’autres voies de garages, les «
réserves », s’étaient embrasés ! Et qu’une ferme éloignée de 1,2 km de la
poudrerie ait pu avoir son toit arraché, est révélateur de la violence du
souffle de l’explosion, en un temps révolu où les bâtiments agricoles
n’étaient pas de vastes hangars rectangulaires couverts panneaux relativement
légers de tôle ondulée en fibro-ciment, et depuis peu (économie d’énergie
oblige !) de panneaux photo-voltaïques, mais d’une solide et lourde charpente
recouverte de tuiles, et bien arrimée aux murs porteurs...
Cette explosion de poudrerie en rappelle une autre, la plus
célèbre nationalement, antérieure de deux ans à celle de Moulins, que
commémore un monument à Lille, chef-lieu du nord occupé pendant les quatre
ans de guerre par les Allemands : celle de la « poudrière des 18 Ponts » le 11
janvier 1916. Le site CheminsdeMemoire.14-18 du Nord-Pas de Calais l’évoque
ainsi : «11 janvier 1916, 3h 30 : Lille est secouée par une violente
explosion, entendue jusqu’en Hollande. Une grande lueur jaune illumine le
ciel... Le dépôt de munitions des 18 Ponts vient de sauter. Dans cet ancien
bastion des fortifications fait de 18 arches (d’où son nom), les Allemands ont
accumulé des quantité d’explosifs et de munitions. L’explosion - sans doute
accidentelle - creuse un cratère de 150 mètres de diamètre et de 30 mètres
de profondeur, en bordure du boulevard de Belfort, 21 usines et 738 maisons ont
été soufflées dans le quartier de Moulins. On relève 104 morts dans la
population civile, 30 chez les Allemands, et près de 400 blessés dont 116
grièvement. »
Si l’on se livre à la morbide comptabilité du nombre de
victimes françaises et allemandes, soit en tout 134, on peut dire que
globalement, la catastrophe de Lille a été cinq fois plus meurtrière que
celle de Moulins....
On voit donc que les obus, la poudre et les grenades, dès
lors qu’ils sont dans des dépôts vulnérables, peuvent tuer à l’arrière,
très loin du front !
Les obsèques des victimes