(Paris 30 septembre 1848 - Pontoise 23 janvier 1927)
Plusieurs sources indiquent, de façon erronée, une naissance à Rosendaël dans le Nord de la France, ainsi qu'un décès le 24 janvier. Voir la suite ci-dessous >> Plus d'infos.
Le certificat de décès obtenu auprès de l'état civil de la ville de Pontoise, indique que le décès est survenu le 23 janvier 1927 à 17 heures (alors que de nombreuses sources cite le lendemain, qui est en fait le jour de la déclaration).
Il est noté également une naissance, non pas à Rosendaël dans le Nord près de Dunkerque, mais à Paris, dans le 7ème arrondissement. Il se peut que cela ne corresponde pas au découpage actuel car les arrondissements parisiens ont été remaniés en 1860.
Le certificat de décès obtenu auprès de l'état civil de la ville de Pontoise, indique que le décès est survenu le 23 janvier 1927 à 17 heures (alors que de nombreuses sources cite le lendemain, qui est en fait le jour de la déclaration).
Il est noté également une naissance, non pas à Rosendaël dans le Nord près de Dunkerque, mais à Paris, dans le 7ème arrondissement. Il se peut que cela ne corresponde pas au découpage actuel car les arrondissements parisiens ont été remaniés en 1860.
Dans le " Journal du Loiret " la ville de Rosendaël est citée comme lieu d'habitation de la mère d'Eugène Turpin le vendredi 6 juillet 1894. Et il est précisé qu'Eugène Turpin s'y installe.
Egalement en 1894 le " Moniteur d'Issoire " indique bien que la mère d'Eugène Turpin habite encore Rosendaël.
Dans le journal " L'Impartial " qui paraît le lundi 31 janvier 1927, après le décès d'Eugène Turpin, le lieu de naissance de celui-ci est bien indiqué comme étant Rosendaël.
L’impartial - Mardi 31 janvier 1927
L'inventeur de la mélinite vient de mourir d’une hémorragie cérébrale, à l'âge de 79 ans, dans sa petite maison de Pontoise. Turpin ! ce nom évoque bien des souvenirs. Nulle existence ne fut plus agitée et plus paradoxale que la sienne. Turpin est né à Rosendaël (Nord), en 1848, de parents très modestes. Son père était cordonnier. Eugène vint de bonne heure à Paris. Il était intelligent, curieux, cherchant à se rendre compte de tout, à tout approfondir. Il travailla d'abord dans la fabrication des jouets en caoutchouc et sa première épreuve fut d'être poursuivi pour avoir teinté ces jouets d'un coloriage estimé nocif. C'était en 1878. Le jeune ingénieur, comme cela se devait, s'attacha à découvrir des couleurs sans danger. Il envoya alors à l'Académie des Sciences un certain nombre de notes au sujet de ses recherches. En 1877, il obtint même le prix Monthyon. L'année suivante, cependant, les brevets qu'il comptait prendre pour protéger ses premières découvertes, lui furent ravis par un concurrent sans scrupules et le jeune homme en éprouva une vive amertume, un profond découragement. Mais il était digne et ferme. Il se remit au travail et dirigea cette fois ses recherches sur les explosifs. Il atteignit rapidement des résultats utiles. Citons ici M. Paul Roche qui a retracé dans le « Gaulois » l'existence de cet homme à la fois célèbre et inconnu. .../...
De même le périodique " Le Gaulois " précise bien une naissance à Rosendaël avant une installation à Paris.
A l'occasion de sa libération de la prison d'Etampes, un certain nombre de journaux publie des articles, comme Le Républicain de la Loire dont un extrait évoque une interview de Mme Turpin accordée aux journalistes du Progrès du Nord, dans sa maison de Rosendaël. Une précision apparaît cette demeure est située avenue Thiers.
Interview de Mme Turpin mère paru dans le Républicain de la
Loire le 16 avril 1893
Le Progrès du Nord publie le récit d'une entrevue que vient
d'avoir l'un de ses rédacteurs avec la mère de M. Turpin, qui, comme on le
sait, habite Rosendaël, près de Dunkerque :
- Mme veuve Turpin est âgée de 73 ans ; elle habite une
coquette maisonnette avenue Thiers, à Rosendaël. Quand nous nous présentons chez elle,
elle nous reçoit avec une affabilité des plus distinguée, parlant avec
élégance, qui est maîtresse absolue de ses impressions.
Nous lui demandons :
— Votre fils doit arriver ?
— Je l'attends impatiemment, nous dit-elle.
Il ne m'a pas prévenue de son arrivée ; mais je crois bien
qu'il sera près de moi demain. Sa sœur, qui est religieuse à Paris, et des
cousins que nous y avons, ont dû le retenir un jour ou deux.
— A-t-il beaucoup souffert de son emprisonnement ?
— Est-ce pour m'éviter une douleur par de pieux mensonges,
ou bien est-ce la vérité ?
Toujours est-il que dans toutes ses lettres, il me disait
qu'il supportait facilement, vaillamment même sa captivité. Ce mot vaillamment vous
fait sourire ; mais sachez que mon fils est un travailleur que rien n'arrête. Il
n'a pas été un seul jour là-bas sans travailler et, par ses recherches, il a
inventé une poudre supérieure à la mélinite. Il compte l'expérimenter à Paris,
après avoir séjourné quelques jours seulement ici. Les résultats de sa nouvelle
invention seraient merveilleux.
En disant cela, la plus grande joie se reflète sur la figure
de Mme Turpin ; un éclair de fierté brille dans ses yeux, tandis que deux larmes
apparaissent à ses paupières.
— Vous avez dû souffrir cruellement, madame ?
— Mon cœur de mère a connu les angoisses les plus cruelles,
les révoltes les plus violentes.
Je savais mon fils innocent et on peut le saluer comme tel.
Victime de Triponé et de certains éléments militaires, jaloux de voir un civil
découvrir un engin de guerre aussi merveilleux que la mélinite, son innocence
devait éclater un jour aux yeux de tous ; j'en étais certaine.
Et voulez-vous savoir ce qu'est mon fils ?
C'est pour moi, sa mère, un exemple de douceur et de
prévenance. Pour son pays, il l'adore. Son cœur de patriote ne gardera aucun ressentiment
des ennuis dont il vient de sortir et il continuera à travailler avec acharnement à
ses recherches savantes pour servir sa patrie.
Croyez-vous qu'avec de tels sentiments on soit capable de
commettre ce dont on l'a accusé ? Non, mille fois non.
Encore une fois, mon fils est une victime ; mon fils est
innocent ; on vient de le reconnaître.
Sur ces mots, nous prenons congé de Mme Turpin en
sollicitant l'autorisation de nous représenter chez elle quand son fils sera arrivé ;
ce qu'elle nous accorde, du reste, avec la grâce la plus parfaite.
Mort d'Eugène Turpin l'inventeur de la mélinite
La une du Pèlerin le 6 février 1927 quelques jours après sa mort
Ses origines
laborieuses. Il connaît le succès et la célébrité. Ses déboires ef son
emprisonnement. La réhabilitation de l'œuvre. Un peu d'histoire, beaucoup d'histoire même, a marqué hier la disparition d'un homme.
Cet homme, c'est M. Eugène Turpin, inventeur de la mélinite,
qui, sur les bords de l'Oise, à Pontoise, est mort dans la petite maison où il
achevait ses jours. Il avait tout près de quatre-vingt ans, étant né en 1848.
Une hémorragie cérébrale l'a emporté.
Son existence se prolongeait, oubliée ; or son nom éveillait
encore des souvenirs, parfois confus, lointains, mais qui parlaient à
l'imagination et à la mémoire.
« Eugène Turpin, l'inventeur de la mélinite. » Voilà ce
que disait et redisait la voix populaire, et il était ainsi devenu un de ces
personnages que l'on cite, sans savoir exactement de quoi bénéficie leur
gloire et comment se fit leur renommée.
On se souvient que Turpin avait, brusquement, occupé le
premier plan de l'actualité lors de sa découverte. Ses infortunes, ses
vicissitudes, connurent toutes les gammes d'une odyssée aventureuse, et, durant
de longues années, les journaux illustrés, les chroniques judiciaires et
parlementaires s'occupèrent de lui.
Qu'avaient été ses origines, qu'était sa vie ?
Il était né dans le département du Nord, à Rosendaël, d'un
père cordonnier. Tout jeune, il vint à Paris. La capitale attirait son esprit
curieux, ouvert, entreprenant. La suite devait justifier et développer ces
dispositions naturelles. Il s'occupa d'abord de la fabrication des jouets en
caoutchouc. Mais il les teintait d'un coloriage qui fut dénoncé et estimé
nocif par la préfecture de police. Première épreuve. On était en 1873. Let
jeune inventeur s'attacha alors à découvrir des couleurs sans danger.
L'Académie des sciences reçut de lui, à ce sujet, un certain nombre de
communications fort intéressantes. Son labeur, son obstination se voyaient, en 1877, récompensés par, l'obtention du prix Montyon. Court sourire de la
chance. Peu après, en Eugène Turpin, spolié de ses brevets, méconnu, traversa
une crise d'amertume et éprouva un découragement dont il s'ouvrit seulement à
ses proches.
Car il était digne et ferme. Il se remit donc au travail et
dirigea ses études et ses recherches vers la question des explosifs. La voie,
qui devait lui valoir la célébrité et les épreuves, s'ouvrait à lui. Ici, les
détails techniques apparaissent indispensables. Eugène Turpin envisagea
l'expérimentation des composée nitres de la série aromatique et, après d'habiles et patientes observations, parvint à acquérir des résultats
précieux.